Bonjour vous, ça faisait un moment que je n’avais pas pris le chemin du blog. Et pour cause, avec la fin d’année et l’ouverture de la boutique je n’ai pas eu beaucoup de temps pour écrire.
Me voici donc de retour (non pas pour vous jouer un mauvais tour) mais avec le premier article de l’année 2023 et pas des moindres puisqu’aujourd’hui nous allons parler restauration.
Pour rappel je propose aux particuliers qui auraient en leur possession d’anciennes collections entomologiques de leur restaurer et remettre en valeur. J’ai commencé il y a un an avec la restauration de G. puis ensuite celle de T. et aujourd’hui nous allons parler de la restauration de J.
La restauration, pour moi, c’est une façon de remettre en valeur d’anciens spécimens et, de fait, de participer à une forme de conservation culturelle. Pour mes clients, c’est souvent l’occasion de pouvoir remettre en état un héritage familiale qui leur tient à cœur et de pouvoir enfin l’exposer chez soi.
C’était notamment le cas de J. qui tenait ces coléoptères de sa famille et qui souhaitait leur redonner fière allure !
Lorsqu’elle m’a contacté avec les photos de ses insectes j’ai tout de suite su que ce serait une restauration difficile. Bien que J. ai suivi mes conseils et placé son cadre au congélateur, le mal avait déjà été fait des années auparavant et les insectes étaient dans un triste état.
Les nécrophages avaient déjà fait leur banquet et je savais qu’il était inutile d’espérer étaler le moindre insecte de cette boîte car les ailes et les abdomens avaient probablement disparus. Mais à cœur vaillant rien d’impossible et, tout en prévenant J. des risques de casses certains sur ce projet, je décide de tenter la restauration malgré tout. Si nous arrivions à sauver au moins quelques insectes ce serait déjà une victoire.
Je récupère donc le cadre de J. à l’occasion d’un passage sur Lyon et en l’observant de plus près mon courage s’atténue. En plus de la détérioration due aux nécrophages je constate que les insectes sont posés sur une couche de coton ce qui, couplé aux nécrophages, ne présageait rien de bon pour la manipulation des coléoptères.
Une fois rentrée chez moi je m’atèle dans les jours qui suivent à ouvrir le cadre de J. et à tenter de sortir quelques spécimens pour saisir l’ampleur de la tâche qui m’attend. Et sans surprise le coton rend toute manipulation impossible. Chaque coléoptère que je tente de retirer du cadre se délite en mille morceau, abdomen, tête, thorax, élytre, pattes, rien ne reste intact.
Mais je n’abandonne pas et tente de voir si je peux assembler de nouveau les insectes en utilisant tantôt de la colle chaude (qui me donne un substitut de volume pour remplacer l’abdomen manquant), tantôt une colle spéciale réparation d’insecte (pour les parties les plus délicates comme les pattes). Et cela fonctionne !
Le seul souci c’est que chaque insecte est un puzzle de 30minutes aussi, pour la première fois, j’ai dû contacter ma cliente pour lui indiquer que le prix estimé allait devoir augmenter compte tenu du temps de travail nécessaire pour remettre les insectes en état.
J. avait de base un budget serré. Nous étions donc partis sur une composition de 3 cadres qui regrouperaient respectivement 8, 9 et 7 coléoptères. Avec la nouvelle donne budgétaire de la restauration, nous dûmes donc sacrifier un cadre. Mais hors de question pour moi de ne pas restaurer tous les insectes qui pouvaient l’être. Nous décidons donc de partir sur 2 cadres qui contiendraient autant de coléoptère que j’arriverai à en restaurer.
Finalement j’ai pu restaurer convenablement 18 coléoptères sur les 24 initialement présents dans le cadre. A noté que je ne compte pas les petits coléoptères bleus présents dans les coins car ceux là n’étaient pas récupérable. J’ai réussi à en sauver un pour le mettre en fiole mais je n’ai pas voulu tenter de manipuler les autres vu leur état.
Les coléoptères restants ont été laissé dans la boîte et récupéré par J. ainsi que ceux que j’ai restauré mais que je ne trouvais pas suffisamment réussi pour mériter leur place dans un cadre.
Voici donc le résultat final :
J’espère que ce projet de restauration vous aura plu autant qu’à moi. Ce fut complexe et long mais je suis très satisfaite d’avoir réussi à le mener à bien car j’aime à défendre l’idée que, quel que soit l’âge de vos insectes, il est, la majorité du temps, possible d’en faire quelque chose et de leur donner une nouvelle jeunesse.
Si ce projet vous a plu et que, vous aussi, vous possédez une ancienne collection que vous souhaitez remettre en valeur, n’hésitez pas à me contacter par email pour en discuter.
En vous souhaitant une belle journée, je vous dis à très vite pour un nouvel article blog !
Quel boulot incroyable !! 😍